mercredi 3 juin 2020

Les ombres d'Esver



Titre : Les ombres d'Esver

Auteure : Katia Lanero Zamora

Éditeur : Actusf  (Collection NAOS)

Disponible : Papier et numérique
Merci à Actusf pour ce SP !

Résumé :

Amaryllis a 16 ans et n’a jamais connu que la maison où elle est née, le domaine d’Esver, reculé, magnifique, mystérieux. Dans ce manoir qui tombe en ruines où elle vit seule avec sa mère austère, elle étudie la botanique avec l’espoir d’en faire son métier... Le jour où elles reçoivent une lettre du père annonçant la vente du domaine et le mariage forcé d’Amaryllis à un de ses associés, tout bascule. Pour échapper à ce destin, malgré les ombres qui hantent ses nuits, la jeune fille répondra-t-elle à l’aventure fantastique qui se cache derrière les portes fermées d’Esver ?

Mon avis :

Nous nous retrouvons aujourd'hui pour parler d'un roman aux accents gothiques, Les ombres d'Esver.
Outre la couverture du livre tout bonnement magnifique mais aussi très sombre, je n'avais pas vraiment idée de l'atmosphère de ce livre n'ayant jamais lu ce genre. Mes lectures sont en général bien plus légères. Il y a beaucoup de choses à dire sur ce livre et j'en oublierai sûrement.

Ce roman a été d'une certaine façon, une épreuve d'un point de vue émotionnelle. Comme je l'ai déjà dit auparavant, je suis hypersensible et un livre bien écrit me plonge indéniablement dans son univers avec une empathie pour les personnages qui est parfois très difficile à gérer. C'est ce qui s'est produit, ce qui est un bon point pour l'auteure, mais approfondissons un peu plus cette chronique !

" On plonge corps et âme dans un monde différent, étrange, effrayant, dangereux... "

Nous nous retrouvons dans l'univers d'Amaryllis dès le début, un monde qui n'a pas l'air très avenant et joyeux, un monde dont on ne sait pas grand chose et dont on ignore s'il est réel ou imaginaire, l'auteure donne le ton d’emblée. L'utilisation de la troisième personne pour narrer l'histoire, nous met dans la peau du spectateur. On pourrait se dire que cela va mettre une certaine distance avec l'histoire mais, il n'en ai rien.
Les premiers chapitres permettent de mettre en place les événements, de découvrir un Esver comme figé dans le temps, où on ressent déjà le poids des secrets, d'amener le lecteur à se plonger totalement dans cet univers sombre, de mieux connaître Amaryllis qui n'a pas du tout une vie de rêve et de ressentir le sentiment d'oppression, de peur, de doute, de lassitude qui l'habite. Le rythme du récit dans cette première partie est lent, très descriptif, presque routinier comme le quotidien de l'héroïne.
Et soudain, tout s'accélère, les événements s'enchainent et on plonge corps et âme dans un monde différent, étrange, effrayant, dangereux mais terriblement addictif, un monde d'aventures.
Avec Amaryllis, on a le sentiment de vivre plusieurs vies, une vie de peur, de doute, une vie emprisonnée puis on entre dans l'aventure fantastique avec ses créatures effrayantes, d'autres plus belles et des quêtes qui amènent le rythme de l'histoire. Ces deux "vies" amplifient le sentiment d'emprisonnement, d'oppression.

Un monde entre réel et onirisme voir la folie...


L'auteure a su faire preuve de génie avec ce roman. Habilement, elle a réussi à rendre flou les barrières entre la réalité et l'onirisme voir la folie et jusqu'à la dernière page, j'ai eu du mal à me situer. Grâce à ce "monde parallèle", l'auteure arrive à aborder le thème du deuil, de la violence,de la condition de la femme et tout ce qui peut en résulter de façon très juste. Elle sait manier le suspense afin de titiller la curiosité du lecteur. La plume est fluide, le récit addictif.
J'avoue que la fin du roman a été très difficile pour moi et heureusement que j'ai toujours des mouchoirs à portée de main, mais je me suis accrochée et j'ai eu raison. L'histoire de la famille est poignante, touchante et tellement émouvante.
Concernant les personnages, elle a su leur insuffler la vie, les rendant complexes. Amaryllis est touchante, forte, je n'ai pas pu faire autrement que de m'identifier à elle. Emprisonnée, elle l'est autant d'un point vue physique avec Esver que d'un point de vue psychologique avec sa culpabilité.
Gersande, quant à elle, est un personnage qui se révèle avec l'histoire. D'une mère tortionnaire, on finit par comprendre sa souffrance, sa folie et son amour pour sa fille.

Dans ce roman, rien n'est vraiment ce qu'il semble être au premier abord, que ce soit les personnages ou les lieux et évènements. Le symbolisme est très présent. La quête d'Amaryllis est celle de la renaissance et de la liberté autant pour elle que pour sa mère.
Au final, une jolie découverte qui m'a permis de voyager, de sortir de ma zone de confort, de découvrir un autre genre de fantastique et de me faire ressentir une multitude d'émotions. Un roman que je conseille.

Note :
17/20

Si vous souhaitez vous le procurer : Les ombres d'Esver


Notangel




















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